Les herbes de la Saint-Jean


Les herbes de la Saint-Jean

« Il faut qu’il croisse et que je diminue »

Au moins jusqu’au XIXe siècle dans certaines régions et divers pays d’Europe, on croyait que cueillir ces simples dites dites « herbes de la Saint-Jean », la veille, le matin ou le soir du solstice d’été augmentait magiquement leur vertus protectrice.

« Comme au jour de la Saint-Jean, en raison de l’allégresse générale, de nombreux actes de piété sont accomplis par les fidèles, notamment la sonnerie des cloches et les Jeux de joie (ignés jucunditatis) ; de même, ils sortent de grand matin pour cueillir des herbes odoriférantes et excellentes et salutaires par leur nature et la plénitude de leurs vertus suivant la saison… Les uns allument des feux aux points de croisement des chemins, dans les champs, pour empêcher que les sorcières et magiciennes n’y passent pendant cette nuit ; d’autres, comme je l’ai vu de mes propres yeux, brûlent les herbes cueillies le jour de la Saint-Jean, contre la foudre, le tonnerre, les orages, et croient écarter par leurs fumigations les démons et les tempêtes ».

Les herbes de la Saint-Jean prenait aussi une valeur médicinale, propre à favoriser la fécondité féminine. Ainsi, selon Laurent Joubert (1579), cité par E.H Guitard dans la Revue d’histoire de la pharmacie : « Le vulgaire ignorant ha opinion que les fames ne sont stériles, sinon pour une occasion, qui est la froideur de leur matrice. Dont pour devenir grosses, elles se bagnent et rebagnent, souvant, de certaine décoccion de toutes herbes chaudes, qu’elles peuvent recouvrer : et sont pour la plupart, celles de la S. Jan, dont les bonnes fames se ceignent aussi les reins à ce jour-là, desdistes herbes, comme ayans propriété de les randre ou antretenir fécondes, mesme étant mises par-dessus la robbe ».

Au XIXe siècle, parfois des rameaux de châtaignier ou de noyer étaient substitués aux herbes. Une fois passé au-dessus du feu, ils étaient considérés par certains chrétiens comme bénits. Ils étaient alors conservés « pieusement dans leurs demeures comme une sauvegarde contre les dangers d’épidémie ou de maladie pour eux, pour leur famille et leurs troupeaux ».

Les sept espèces sont assez fréquentes en Europe et permettent de faire face aux petits maux de tous les jours, en complément de notre médecine moderne. On dit que leur potentiel augmente si elles sont récoltées le matin de la Saint–Jean à la rosée.
Pour le rituel de la cueillette, il faudra « avoir les pieds nus et avancer dans la rosée, en marchant à reculons pour que la main ne cueille pas plus que la poignée nécessaire ».
Puisqu’il est recommandé d’être amoureux à la Saint-Jean, on récolte d’abord les plantes qui composent la « poudre de badinage » : marjolaine, thym, verveine et myrte. Après séchage, on les réduit en poudre et on tamise. On met la poudre dans une petite bourse de tissu (lin). Les soirs de bal ou de rendez-vous, on s’arrange pour faire respirer quelques prises de ce sortilège pulvérisé pour susciter l’amour chez l’élu de son cœur !

Wikipédia

Les sept plantes sacrées de la Saint-Jean

1. Le millepertuis
(Hypericum perforatum, Hypéricacées) :
dit Herbe aux mille trous, Herbe percée, Herbe aux piqûres, Chasse-diable, Yèbe d’ôr (wallon) ou Herbe de saint Jean. Ce dernier nom n’apparaît que vers le XIVe siècle. Le millepertuis sera l’objet, pendant tout le Moyen Âge, de nombreuses superstitions issues de la civilisation celtique : son surnom de « chasse-diable » en témoigne ; on pensait en effet que la plante avait le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits.

2. L’armoise
(Artemisia vulgaris, Astéracées) :
dite Artémise, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Herbe royale, Ceinture de saint Jean. La plante (placée sous l’égide d’Artémis, déesse protectrice des femmes) est considérée comme le grand remède gynécologique d’autrefois.

3. La joubarbe
(Sempervivum tectorum, Crassulacées) :
dite Artichaut des murailles, Barbe de Jupiter, Herbe du tonnerre, Joubarbe des toits. Connue des Anciens sous le nom d’ « Aizôon », qui veut dire « toujours vivant », la Barbe de Jupiter est considérée comme une plante magique depuis l’Antiquité. La plante posséderait le pouvoir de détourner des maisons la colère du dieu de la foudre.

4. La sauge
(Salvia officinalis. Lamiacées) :
dite Toute-bonne, Sauge sauvage. La réputation de cette plante date des Égyptiens. Les Grecs la trouvaient trop tonifiante, ce qui a fait interdire son emploi sur les stades (déjà le dopage !). Panacée durant l’époque médiévale (salvia vient de « salvus »= sain, ou salvare= sauver), sa réputation est alors sans égale !

5. La verveine
(Verbena offinalis, Verbénacées) :
une herbe sainte et officinale qui calme, une tisane du soir encore très réputée de nos jours.

6. Le lierre terrestre
(Glechoma hederacea, Lamiacées) :
dit Couronne de terre ou Courroie de saint Jean tant il rampe et s’allonge dans les bois et les haies pour porter ses délicates tiges à fleurs violettes vers la lumière.

7. L’achillée millefeuille
(Achillea millefolium, Astéracées) :
dite Herbe au charpentier, Herbe aux coupures, Herbe aux soldats ou Herbe des guerriers, plante aux vertus cicatrisantes très prisée par Achille et ses guerriers qui en extrayaient le suc frais pour guérir leurs blessures.

Monjardin

On peut ajouter à cette liste d’herbes de la Saint Jean leurs nombreuses cousines d’été, avec des variantes en fonction des régions comme l’aubépine, la bourrache, la camomille, la chélidoine, l’épervière, le fenouil, l’hysope, l’immortelle, la lavande, la marjolaine, la mauve, la mélisse, la menthe, le myrte, la pimprenelle, le pissenlit, le plantain, la reine des près, le romarin, le serpolet, le souci, le thym, la verveine…


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